Auteurs : Monique Cumin et Florent Duchêne. Illustration Florent Duchêne.

« Nous sommes sur une route vers l'enfer climatique avec le pied sur l'accélérateur. L'humanité a le choix : coopérer ou périr. Il s'agit soit d'un pacte de solidarité climatique, soit d'un pacte de suicide collectif » déclarait le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, à l’ouverture de la COP 27. Depuis le 28 juillet dernier, nous puisons dans la Terre plus de ressources qu’elle n’est capable d’en régénérer.

Malgré les promesses, les trajectoires actuelles des entreprises et des gouvernements sont très largement insuffisantes et ont aujourd’hui peu de chances de respecter les accords de Paris. Nos modèles économiques ne sont plus soutenables et doivent être repensés. Il s’agit sûrement du défi le plus complexe de notre époque.

Notre conviction chez Seedlings : le coaching a un rôle majeur à jouer pour aider les organisations à se transformer en profondeur. Pourquoi ?

Comprendre les enjeux environnementaux en se formant est un prérequis très important, mais ne suffit malheureusement pas pour passer à l’action et changer de façon durable nos modèles et comportements.

Face à une situation qui met en risque la survie de l’humanité, nos besoins les plus fondamentaux de sécurité et de lien sont menacés. Nous nous sentons impuissants et seuls face à l’ampleur et la complexité du problème, qui appelle à une remise en cause profonde de nos systèmes. Par où commencer ? N’y a-t-il pas un risque énorme à être pionnier si l’on n’est pas suivi ?

Le récit positif d’un changement réussi et bénéfique pour tous n’a pas encore émergé. Or les neurosciences confirment que notre cerveau est mobilisé avant tout par le positif, l’espoir lié à des actions qui font du sens pour nous.

Certains d’entre nous voudraient bien changer, mais ont besoin de se sentir soutenus. Ne pas être « seuls contre tous » dans leur entreprise ou même dans leur sphère privée. Faire évoluer les normes pour ne pas passer pour « l’écolo de service », voire le « khmer vert » quand ils demandent des repas végétariens à la cantine ou le renoncement à l’avion pour les déplacements professionnels. Il s’agit de transformer la culture collective, d’embarquer l’ensemble d’une organisation dans un changement de paradigme majeur.

Mais que vient faire le coaching dans tout cela ?

La difficulté et la complexité des obstacles à surmonter demandent un niveau supérieur de leadership avec des qualités de courage, d’exemplarité, de capacité d’influence positive et de coopération. Pour cela, un travail personnel est nécessaire, chez les dirigeants, mais aussi chez les managers et tous les Talents en mesure d’impulser les changements, en particulier les plus jeunes générations.

Le coaching des leaders, de leurs équipes et de leurs organisations apporte une profondeur inégalée à l’accompagnement de la transition écologique : en allant toucher l’Humain, le Parent, le Citoyen en chacun de nous, en créant une alliance forte qui permet de tomber l’armure et d’explorer des options plus radicales et plus pérennes, en libérant la puissance de l’énergie collective.

Avec un accompagnement qui intègre le coaching, un espace de confiance émerge, où des conversations profondes et authentiques peuvent avoir lieu, au-delà du discours corporate. Le coaching permet l’expression des émotions et de nos vulnérabilités, nos peurs, qui sont souvent mises sous le tapis en entreprise avec des accompagnements classiques. Nous faisons le lien avec notre propre identité, notre mission de vie, nos désirs profonds de connexion aux autres et d’impact positif. Un changement profond d’état d’esprit par rapport aux enjeux de transition écologique survient le plus souvent quand nous sommes touchés personnellement : par des conversations de cœur à coeur avec les plus jeunes générations, par le vécu personnel d’un événement climatique extrême, par une réflexion sur la planète que nous voulons laisser à nos enfants.

Les coachs, bien que formés aux enjeux de la transition, renoncent à une posture de sachant et de donneur de leçons. Face à la complexité des enjeux, il n’y a pas une solution unique, simple, facile et évidente. Si c’était le cas, les entreprises seraient beaucoup plus avancées dans leur transformation. L’humilité est nécessaire. La posture du coach permet d’utiliser le questionnement pour challenger positivement et sortir du « business as usual ». Et les solutions qui émergent viennent des participants, ce qui facilite énormément le passage à l’action.

Les outils du coaching systémique aident à concevoir le projet de transformation de façon beaucoup plus large en intégrant l’ensemble des parties prenantes : les employés actuels et futurs, les actionnaires, les clients, l’ensemble de la chaîne de valeur, l’environnement, les écosystèmes, les futures générations. Cela fait émerger des solutions beaucoup plus innovantes, comme par exemple des coalitions où les différents concurrents coopèrent pour changer tout l’approvisionnement d’une filière.

Tout au long des accompagnements la Tête, le Cœur et le Corps sont impliqués. La tête pour les aspects cognitifs, la science des limites planétaires, l’analyse chiffrée des impacts, la définition des indicateurs. Le cœur pour l’expression des émotions, l’empathie envers chacune des parties prenantes, la compréhension des besoins, la mobilisation des énergies. Le corps pour la mise en mouvement, les actions concrètes qui permettent d’avancer. S’appuyer sur les autres par des ateliers collectifs ou des séances de co-développement est essentiel pour entretenir son énergie.

Le coaching nourrit l’espoir et le pouvoir d’agir. Parce qu’il croit au potentiel infini des femmes et des hommes, il est par nature énergisant et optimiste. A travers des ateliers expérientiels puissants, qui challengent tout en maintenant un cadre sécurisant, la magie opère. Les énergies sont mobilisées pour imaginer d’autres futurs possibles et se donner le courage d’affronter l’inconnu. L’espoir actif et lucide renaît. Des projets inspirants émergent collectivement. L’action permet d’engranger des premiers succès qui entraînent vers une spirale vertueuse.

L’enjeu est de transformer la culture de leadership à tous les niveaux de l’entreprise. Le coaching a toute sa place dans le développement de nouvelles compétences pour un leadership plus courageux, conscient et responsable, qui s’appuie sur des valeurs partagées et inspire les collaborateurs dans ces projets de transformation. Pour les leaders les plus chevronnés, la difficulté est de désapprendre des réflexes ancrés qui ont permis jusque-là leur réussite.

Les innovations technologiques ne suffiront pas à résoudre les multiples crises que nous traversons. Chez Seedlings, nous avons la conviction que la transformation écologique est aussi une révolution culturelle et sociétale, l’occasion de repenser en profondeur notre raison d’être, nos valeurs, nos modèles et comportements. Le coaching a toute sa place pour faciliter ces transitions.